Mustang
Les vacances d’été viennent de débuter dans un petit village reculé du nord de la Turquie. Lale et ses quatre sœurs se précipitent pour jouer en bord de mer avec des garçons. Ces rapprochements leurs sont reprochés et les condamnent à rester cloîtrées dans la maison de leur oncle. Formées aux travaux ménagers par les voisines et leur grand-mère, elles sont destinées à être mariées de force.
L’énergie est le maître-mot de ce film. Celle, tout d’abord, que les cinq sœurs déploient pour trouver une issue à leur triste sort. L’énergie, ensuite, de la mise en scène, qui permet d’évacuer tout misérabilisme et pathos dans le récit, éclairée par la photographie lumineuse du film. Sous l’apparence d’un conte cruel qui n’est pas sans rappeler Virgin Suicide de Sofia Coppola, Deniz Gamze Ergüyen signe un manifeste sauvage pour la liberté de la femme, et un portrait extrêmement vivant d’une jeunesse muselée par le conservatisme d’une société patriarcale. Une fable cinématographique et moderne, en prise avec la réalité de notre époque.