À contre-culture
Edito
Au cœur des années 60, bon nombre de pays occidentaux furent le siège d’une révolution culturelle qui "ébranla" les fondements symboliques et moraux du capitalisme triomphant et contesta l’autorité immémoriale des tables de la loi patriarcale.
Des États-Unis au continent européen, les Hipsters (branchés), hippies, artistes visionnaires et autres exilés de l’intérieur fondèrent d’insolites foyers de contre-culture et d’Utopies où s’interpréta toute une politique de l’identité rejetant les "grands récits" prescripteurs de l’establishment et s’imaginèrent des destinées irrégulières emportées par un désir de renouveau.
En pleine guerre froide, la contre-culture cristallisa ainsi les aspirations politiques, esthétiques et existentielles de nombreux jeunes occidentaux qui, souhaitant s’affranchir des limites imposées par l’omnipotente loi des Pères, cherchèrent à se réaliser, à s’inventer en expérimentant leurs propres virtualités. Au travers des films projetés tout au long du week-end, la contre-culture révélera ses quêtes esthétiques, son éthique libertaire, sa mythologie de l’errance, ses "visions" insoumises de la condition féminine ou des "minorités" noires américaines, mais aussi ses premières désillusions.
Ainsi, au fil d’une dérive cinéphile qui nous mènera sur les traces d’un tournant majeur de l’histoire culturelle du vingtième siècle occidental, ce seront les utopies réalisées, les légendes et l’Esprit même d’une époque que nous tenterons de dévoiler et de saisir.