Un amour de télés : premières marionnettes en résidence
Denis Walgenwitz nous présente son parcours et les débuts de la résidence dans un entretien réalisé le 22 mai 2015.
Making of "Un amour de télés" / Court circuit, ARTE
Funken Salengro, ou comment Christophe Salengro devint Funken
"Au départ, Funken devait être joué par un acteur de soap-opera, idéalement coiffé d'un brushing et un air vaguement niais dans le regard.
Finalement, Charles Petit, le producteur du film fit en sorte que ce fût Christophe Salengro. Ça ne faisait pas mon affaire: il était loin du Latin Lover de mes rêves, et avec son visage si caractéristique, il allait immanquablement attirer tous les fans de Groland qui seraient déçus par ce film en demi teinte.
Très vite, l'idée de l'utiliser à contre-emploi germa dans mon esprit, et les dialogues écrits par Jean-Luc Fromental pour le film seraient l'antidote idéal dont j'avais besoin pour cela.
Le jour du tournage arriva, et j'assistais, impuissant, à la naissance d'une troisième voie: Christophe allait interpréter ce rôle avec un mélange de naïveté et de « pince sans rire » assemblés en un cocktail délicat. Finalement, il allait respecter une bonne part de la psychologie originelle du personnage, en lui apportant une touche d'intelligence et surtout, une sensibilité inattendue.
Je sortais de la séance ravi, et je gardais le lendemain de bonnes crampes à l'abdomen tant j'avais ri.
Dans « Un amour de télés », il joue donc Funken, et en 13 minutes, on peut le voir évoluer et passer sans que l'on s'en rende vraiment compte d'un personnage maladroit et mal dans sa peau, à un homme sûr qui parvient à ses fins. Car au final, parmi les nombreux talents qu'il avait, celui d'acteur n'était pas des moindres, et il me semble qu'il s'étendait bien au delà du champ des rôles qu'on avait bien voulu lui confier au cour de sa carrière."
Denis Walgenwitz