— Publié le 29/06/2016

Les Formes de la déraison

Du 3 au 5 février 2012

Vendredi 3 février
18h15 : Vertigo d’Alfred Hitchcock (Etats-Unis, 1958, 123’)
21h00 : Shock Corridor de Samuel Fuller (Etats-Unis, 1963, 101’)

Samedi 4 février
14h00 : Aguirre, la colère de Dieu de Werner Herzog (Allemagne, 1972, 93’)
16h00 : L’Accordeur de tremblements de terre de Stephen et Timothy Quay (Grande-Bretagne, Allemagne, 2005, 99’)
18h00 : conférence L’Attrait poétique du délire
21h00 : Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère… de René Allio (France, 1976, 125’)

Dimanche 5 février
14h00 : La Pianiste de Michael Haneke (Allemagne, 2001, 130’)
16h30 : conférence La Ronde des folles

Conférences
L’attrait poétique du délire
Cette conférence abordera quelques œuvres qui surexposent les lignes de faille fissurant le territoire de la raison, tissent les trames fictionnelles d’une poétique du délire ou tentent de faire « déraisonner » la forme cinématographique elle-même ...

La ronde des folles
À travers un large corpus de films, cette conférence nous plongera au cœur d’une « ronde » de l’excentrique féminin où, entraînées vers le néant, les figures de la mélancolie, les démentes, les hystériques, les possédées et autres sorcières tourneront en dévoilant leur impuissance à être ...

Edito
Composant une sorte de « nef des fous » (S.Brant) cinématographique voguant vers « les royaumes de l’irréel » (H.Darger), les films projetés tout au long du Week-end abordent les territoires de la déraison en mettant en scène les forces et pulsions primordiales qui tourmentent l’existence des « insensés ». Portées par les lames de fond de la démesure et de l’hubris, les œuvres proposées nous mèneront vers les contrées les plus insolites de l’âme humaine en incarnant ses dérives et débordements les plus exubérants. Notre rencontre cinéphile autour des formes et interprétations de la déraison dévoilera ainsi les perceptions dissonantes et les troublantes présences au monde du « fou authentique » (A.Artaud), du dément, du délirant, du corps en transe ou d’autres figures de l’excès. Certains « héros » des films diffusés lors du Week-end apparaîtront comme « englués » dans la contingence mortifère de leur inhibitrice « folie ». D’autres au contraire, en « sublimant » les forces souterraines qui les détournent de la raison tenteront de transfigurer le réel au fil de leur « délire » Rimbaldien. De l’automutilation masochiste et hystérique aux fulgurances poétiques du délirant, en passant par le dévoilement des « folies » paranoïaques collectives ou l’avènement d’un brusque basculement psychique individuel, ce seront tout autant les possibles fictionnels d’un théâtre de la déraison que nous aborderons, qu’une « connaissance par les gouffres » (H.Michaux) de la condition d’homme.