Éditions Macula, 2016, 92 pages, 15€
Dans ses élégies, Muriel Pic, à partir de documents d’archives, lève le voile sur trois utopies. L’archive devient le matériau du poème, mais « il n’est pas d’art documentaire sans chant de deuil ». Ce chant se déploie en trois parties : un montage qui conduit de l’utopie totalitaire – le centre de vacances nazi de l’île de Rügen – à l’utopie manquée d’un rêve mellifère en Palestine, puis à l’utopie anéantie d’une organisation spatiale greffée sur les étoiles chez les Indiens de la Plaine. À chaque fois c’est « l’œil vivant du passé » qui nous regarde, consumant l’avenir.
Extrait
Archives Degania
je regarde les photographies
je lis les biographies.
Sur les souliers de l’émigrant Baratz
la terre de la Palestine
la terre avec déserts, bananes et dattiers
la terre désorientée
la terre vendue et achetée
la terre d’un rouge sans équivalent.
Parce que de deux choses l’une :
soit les sangs se mêlent
soit ils empoisonnent la terre.
Ressources
Sur l'oeuvre
À lire
Critique d'Eduardo Jorge, Le monde diplomatique, mai 2017
(Note de lecture) Muriel Pic, "Elégies documentaires", par Françoise Clédat, 22 mars 2017, Poézibao
À écouter
Muriel Pic, décrire ou hanter : 4 épisodes. Émission "Jacques Bonnnaffé lit la poésie", 30 janvier au 02 février 2017, France Culture
Sur l'autrice
À consulter
Biographie et bibliographie de Muriel Pic sur le site de l'Université de Neuchâtel