Soliloque des muets (Le)

Synopsis

En Indonésie, les anciens prisonniers politiques du Nouvel Ordre de Suharto sont muselés depuis 50 ans par un système d'oppression toujours actif malgré la démocratie. À travers un tribunal populaire symbolique organisé à La Haye, ainsi qu'un voyage dans l'archipel à leur rencontre, les victimes du régime s'expriment enfin sur leur terrible vécu. C'est alors l'un des plus importants crimes contre l'humanité du XXe siècle qui se dévoile.

Mots-clés / thèmes : mémoire, génocide, Histoire, justice, dictature, Indonésie

mdd19

Fiche technique n°20898

Équipe technique

Réalisateur Stéphane Roland
Producteur Pyramide Production
Co-producteur Obatala, Bip TV
Montage Stéphane Roland
Photo Stéphane Roland
Son Stéphane Roland
Soutien Ciclic - Région Centre : Aide a la coproduction
Autres financeurs : CNC, Région Nouvelle Aquitaine, Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, Procirep, Angoa-Agicoa, SCAM - Brouillon d'un rêve

Sélection

Les Étoiles du documentaire, 2018
Sélection Grande tribu, Festival de Cinéma de Douarnenez - Gouel Ar Filmou, 2018
Sélection à la Media Library de Visions du Réel, Nyon, 2018

Palmarès

Prix Bernard Landier, Festival international du film d'Histoire de Pessac, 2017

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À propos de Stéphane Roland 

Pourquoi flimez-vous ?

Je suppose que cette question est d’ordre psychanalytique, ou existentiel. La plupart du temps la question est contournée par le « comment » filmer un sujet qui s’impose brusquement à moi, de façon aussi incontournable qu’incompréhensible au prime abord.
Il s’agit souvent de colère trop longtemps contenue, parfois de fascination, de curiosité, de séduction, de rencontre intellectuelle ou simplement du besoin de raconter « cette histoire là ».
Sociologue, musicien, alpiniste solitaire, j’ai longtemps pensé que ces activités me permettraient de découvrir le monde sans vraiment y intervenir ; de me confronter à la société tout en me soustrayant à ses enjeux suspects, en la “traitant” intellectuellement, artistiquement ou par le biais de la prise de risque physique. Bien sûr, rien n’était plus faux.
Je suis pourtant venu au film par cette réflexion sociale et ces émotions à exprimer, observateur sensé / sensible se cachant derrière son objectif soi-disant neutre, tout en recherchant une confrontation aux éléments et aux gens.
Avec l’âge, au fil des incroyables rencontres que permet ce métier, le sens de mon activité m’apparaît plus clairement. Avant tout, la sincérité. Sincérité du propos et du face à face, avec soi comme avec l’Autre. Filmer c’est engager tout son être dans une oeuvre qui vous dévoilera autant que ceux que vous filmez. Mise à nue réciproque, partagée, de bonne guerre. J’ai récemment réalisé que la façon dont se fabrique le film est pour ma part plus importante que le film lui-même : au diable l’œuvre si pour naître il lui faut entrer dans le jeu qu’elle prétend dénoncer. Les rires, les pleurs, les confidences, la force et l’intimité des rencontres, les amitiés qui en naissent, les situations de vie qui mènent au film sont certainement les raisons profondes de mon activité de réalisateur.
Aurais-je eu le courage, ou ne serait-ce que l’idée de vivre tout cela sans caméra? J’aimerais le croire... tout comme j’aime à croire que le « Soliloque des Muets » porte cette histoire cachée en lui.
Filmer n’est probablement qu’un prétexte pour aller là où je ne m’attendais pas : vers cet Autre extraordinaire, miroir de ma propre humanité dans tout ce qu’elle recèle d’horreur et de merveille.

Son parcours

D'abord musicien et ingénieur du son, Stéphane Roland commence par la création de bandes sonores pour documentaires avant de se rapprocher de la réalisation. Il s'intéresse à des thèmes variés comme l'histoire, la médecine ou encore le développement des énergies renouvelables. Dans Le Soliloque des muets, il s'intéresse à la société Indonésienne et aux événements dramatiques de 1965.