9 - Répartition des crédits cinéma/audiovisuel

2016 avait permis de mettre en lumière un rééquilibrage de la répartition des aides entre l'audiovisuel et le cinéma. Cette année confirme ce mouvement avec une proportion 44/55. En y regardant d'un peu plus près, il convient tout de même d'apporter quelques nuances : si les montants et le nombre d'aides augmentent des deux versants du soutien, l'audiovisuel est le grand gagnant de 2017. En effet, ce ne sont pas moins de 160 aides en plus pour le genre, alors que le cinéma en enregistre seulement 18 de plus. Côté montants, la progression est de plus de 27% pour l'audiovisuel alors qu'elle n'est que de 11,24% pour le cinéma.

 

 

Ecriture et développement : priorité à l’audiovisuel

Sur les 617 aides alloués pour l'écriture et le développement, 388 l'ont été pour l'audiovisuel, ce qui représente 60,95% des montants. C'est un léger repli par rapport à l'année précédente (62,88%) mais pour un nombre d'aides supérieur (342 aides en 2016). Avec 388 aides, l'écriture et le développement audiovisuel atteint son plus haut niveau de soutien.
Même constat du côté du cinéma : avec 229 aides, jamais l'écriture et le développement n'avaient suscité un tel intérêt. Bien que représentant seulement 39% de la totalité des aides, l'enveloppe globale allouée a bondi entre 2016 et 2017, passant de 1,6 M€ à 2,45 M€. Signe que les collectivités ont été sensibles à l'idée d'intervenir dès cette étape-clé de fabrication des œuvres, en quatre ans, le cinéma a vu les crédits alloués à l'écriture et au développement gagner 1 M€. 24 collectivités ont aidé des projets au stade de l'écriture et du développement en 2017.

Production : moins d'aides au cinéma sur la durée

1 131 aides ont été accordés au titre de la production dont 678 sur l'audiovisuel pour un montant de 29,7 M€ (43,6% du total).
Comme nous avons déjà pu le constater dans ces tendances, les collectivités ont opéré un rééquilibrage entre les aides au cinéma et à l'audiovisuel. On constate cette année une augmentation importante des aides à la production audiovisuelle : + 110 aides et 6 M€ de supplément. A l'inverse, les aides à la production cinématographique ne cessent de réduire depuis trois ans : 492 aides (63,6% du montant) en 2015, 465 aides (59,5%) en 2016 et 453 aides (56,4%) sur 2017.
31 collectivités ont aidé des projets au stade de la production. Il faut souligner qu'elles sont 26 sur l'audiovisuel contre 29 sur le cinéma.
Si le soutien à la production cinématographique demeure un enjeu de taille notamment pour ce que représente le genre prestigieux du long métrage, les collectivités voient dans l'audiovisuel des opportunités nouvelles qui les poussent à mieux panacher les crédits et à davantage investir en faveur de leur filière professionnelle régionale.
Il sera intéressant de suivre cette évolution dans les tendances 2019, basées sur les chiffres de 2018.

Post-production : moins de 1M€ d'aides

Avec 863 500 € de crédits, la postproduction enregistre sa quatrième année de recul des investissements par les collectivités territoriales ; cette étape, pourtant cruciale, retrouve ici son niveau de 2013.
47 aides ont été fournies, contre 46 en 2016 (et 56 en 2014). Seul point positif : les aides à la postproduction audiovisuelle passent de 6 à 10, représentant 15,2% du total et un montant de 131 300€.
Les collectivités impliquées dans les aides à la postproduction sont les Régions Centre-Val de Loire (1 aide), Corse (6 aides), Guadeloupe (3 aides), Hauts-de-France (2 aides), Nouvelle-Aquitaine (10 aides) et le Département de Seine-Saint-Denis (1 aide).
L'Ile-de-France demeure l'interlocutrice privilégiée puisqu'elle a octroyé 24 aides en 2017, soit la moitié de l'ensemble... mais ce chiffre masque un repli de 30% des crédits, passant de 781 000 en 2016 à 554 700 € cette année.