7 - Répartition des soutiens par genre

39,2 M€ pour le long métrage : un record est tombé

2017 avait été marqué par une hausse conséquente des investissements accordés au long métrage par les collectivités, suivie d’une nouvelle hausse de 7% en 2018 pour atteindre 36,5 M€. 2019 explose le record pour atteindre 39,24 M€ - un niveau jamais égalé dans notre étude.

Cette augmentation de 7,6% (soit 2,76 M€ de crédits supplémentaires) bénéficie en premier lieu au long métrage de fiction qui s’arroge 32,4 M€ (82,68%) de la totalité. Avec légèrement plus de 3 M€, le long métrage documentaire représente 7,6% des crédits totaux en sensible croissance.

Le long métrage d’animation encaisse, pour sa part, une nouvelle année baissière pour passer sous la barre des 3,8 M€ alors que les crédits 2017 affichaient plus de 5 M€. Le long métrage d’animation ne représente que 9,7% de la totalité des crédits.

Du côté des aides, 314 (pour une moyenne de 103K€) sur 461 sont fléchées vers le long métrage de fiction, 97 pour le documentaire. Ce sont 7 aides de plus qu’en 2018 et le plus haut niveau depuis 2010 avec un montant moyen de 30 948 €, stable. A noter que 50 aides ont été accordées pour l’animation soit son meilleur niveau depuis 2010… mais avec une moyenne d’aide similaire. (75 880 € en 2010 et 75 857 € en 2019).

28 collectivités sur les 33 de notre étude ont apporté un soutien au long métrage ; c’est 3 de plus que l’année précédente. Outre Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma, on compte 16 régions, 7 départements (dont 6 sont en Nouvelle-Aquitaine !), 3 villes (Strasbourg, Toulouse, Nice) et le Conseil de Territoire du Pays de Martigues pour la première année de sa présence dans notre étude.

▲Top 5 Long métrage

ILE-DE-FRANCE : 13 521 000 € (95 aides) / 142 326 € de moyenne
NOUVELLE-AQUITAINE : 3 536 500 € (64 aides) / 55 258 € de moyenne
AUVERGNE-RHÔNE ALPES CINÉMA : 3 395 000 € (23 aides) / 147 609 € de moyenne
HAUTS-DE-FRANCE : 3 111 500 € (29 aides) / 107 293 € de moyenne
PROVENCE-ALPES-CÔTE D'AZUR : 2 824 000 € (34 aides) / 83 059 € de moyenne


+13,1% et 13,3 M€ de crédits pour le documentaire : une nouvelle année de croissance

Le genre souvent décrié du documentaire semble reprendre des couleurs depuis 2017. Après une hausse de 9,48% (pour atteindre 11,73 M€) en 2018, le documentaire poursuit sa progression avec une augmentation de 13,1% et des investissements poussés à 13,28 M€. Depuis 2014, le nombre d’aides ne cesse de croître passant de 617 à 762 (740 en 2018) mais, loin du saupoudrage présumé, le montant moyen de l’aide est également en forte augmentation, passant 15 191 € à 17 424 €.

La série documentaire ne représente que 44 aides mais c’est 18 de plus que l’année précédente avec un montant moyen qui passe de 32 532 à 42 532 €. L’unitaire s’arroge la part du lion mais affiche une grande constance : 718 aides (constant par rapport à 2018 avec 714 aides) pour un montant moyen de 15 885 € (versus 15 258 € dans l’étude précédente).

Nous évoquerons plus en détail les investissements réalisés dans le cadre des COM mais il est intéressant de souligner ici, la baisse du nombre d’aides alloués au genre documentaire via ce Contrat : 112 aides en 2018, 85 en 2019. Signe d’une volonté de consolider les investissements, la moyenne de montant augmente de 10 865 à 12 393 €. Seule une série documentaire a bénéficié d’un soutien dans le cadre du COM soit le même volume qu’en 2018… pour un montant 10 fois supérieur !

21 collectivités flèchent des aides au documentaire dont : 16 en écriture, 16 en développement et toutes en production. Seules la Corse et l’Occitanie proposent des aides à la postproduction pour 6 projets.

▲Top 5 Documentaire

CORSE : 1 734 500 € (66 aides) / 26 280 € de moyenne
HAUTS-DE-FRANCE : 1 644 000 € (84 aides) / 19 571 € de moyenne
GRAND-EST : 1 509 500 € (69 aides) / 21 877 € de moyenne
PROVENCE-ALPES-CÔTE D'AZUR : 1 053 900 € (69 aides) / 15 274 € de moyenne
ILE-DE-FRANCE : 1 009 000 € (27 aides) / 37 370 € de moyenne

Recul confirmé pour la Fiction TV : 11,35 M€

Avec 11,35 M€ d’investissements en 2019, la fiction est, pour la seconde année consécutive, en retrait. Certes, ce retrait n’est « que » de 1,2% et le montant est toujours important mais il n’empêche que cette inflexion est à considérer avec attention.

Sur 2019, 150 aides ont été allouées soit 13 de moins que l’année précédente. Quant à la moyenne de ces aides, elles passent de 70 478 à 75 666 €, en croissance de 7,4% et reviennent à leur niveau de 2017.

La série de fiction reste la plus soutenue avec 81 aides (contre 88 en 2018) pour un montant moyen de 92 114 €, en légère augmentation. 69 aides aux fictions unitaires ont été accordées, poursuivant sa baisse entamée en 2018. Le mouvement est, en revanche, inverse sur le montant moyen qui ne cesse de croître en trois ans : 39 K€, 46,5 K€ et, pour cette dernière année, 56,3 K€. Autrement dit, les collectivités préfèrent investir plus fortement sur moins de projets.

Côté format, il est intéressant de souligner la grande diversité des fictions unitaires avec une importante proportion au format très court, de 12 à 25’. 42 aides ont été accordées à des unitaires de 90’ soit 61% de l’ensemble des unitaires.

Sur le versant série également, le très court (souvent d’access prime time) rivalise avec le format habituel de 52’ (40 aides octroyées).

Comme l’année dernière, 23 collectivités ont apporté leur soutien à la fiction TV parmi lesquelles 14 régions, 7 départements auxquels s’ajoutent l’euro-métropole de Strasbourg et le Conseil de territoire du pays de Martigues.

Force est de constater la toujours faible implication des collectivités sur les aides à l’écriture (5 régions pour 6 projets soutenus : Centre, Ile-de-France, Hauts-de-France, Corse et Nouvelle-Aquitaine) et au développement (6 régions et le département de la Drôme pour 11 aides). A titre de comparaison, 21 collectivités ont fourni une aide à la production pour 132 projets.

▲Top 5 Fiction TV

ILE-DE-FRANCE : 1 746 000 € (8 aides) / 218 250 € de moyenne
HAUTS-DE-FRANCE : 1 648 000 € (13 aides) / 126 769 € de moyenne
BRETAGNE : 1 324 550 € (29 aides) / 45 674 € de moyenne
AUVERGNE-RHÔNE-ALPES : 1 111 000 € (11 aides) / 101 000 € de moyenne
OCCITANIE : 1 010 000 € (9 aides) / 112 222 € de moyenne

Court métrage : plus de projets, mieux soutenus

Avec 8,9 M€ de crédits en 2019, 419 aides ont été apportées par les collectivités au court métrage dans son ensemble, soit 9 de plus que l’année précédente, atteignant son meilleur niveau depuis 2010. Meilleur niveau également sur la moyenne du montant alloué qui passe de 20 340 à 21 225 €. Depuis deux ans, le court métrage fait l’objet d’un intérêt de la part de collectivités mais de façon contrastée. 

Ainsi le court métrage de fiction perd 22 projets soutenus (277 en 2018, 255 en 2019) avec une hausse concomitante du montant moyen. 57 aides au court métrage documentaire ont été distribuées en hausse par rapport à 2018 (43 projets) et 107 pour le court d’animation (90 l’année précédente).

Avec le retrait des Côtes d’Armor de notre étude, ce sont 29 collectivités qui ont apporté leur soutien en 2019 : 17 régions, 8 départements, 3 villes (Paris, Strasbourg, Toulouse) et le Conseil de territoire de Martigues.

A noter que 55 aides ont été attribuées au stade de l’écriture, 22 au stade du développement, 307 au stade de la production. Les aides à la postproduction concernent 35 projets pour un montant de 477 500 €, émanant de l’Ile-de-France, la Nouvelle-Aquitaine et la Seine-Saint-Denis. Un bon chiffre qui ne doit cependant pas masquer la baisse à tous les niveaux en un an. Les données montraient l’implication de 7 collectivités, 57 projets (-38,6%), 645 200 € (-26%).

▲Top 5 Court métrage

NOUVELLE-AQUITAINE : 1 096 000 € (54 aides) / 20 296 € de moyenne
HAUTS-DE-FRANCE : 885 000 € (50 aides) / 17 700 € de moyenne
GRAND-EST : 859 500 € (37 aides) / 23 230 € de moyenne
AUVERGNE-RHÔNE-ALPES : 588 000 € (20 aides) / 29 400 € de moyenne
BRETAGNE : 583 000 € (22 aides) / 26 500 € de moyenne

Animation : net recul des investissements

C’est l’un des enseignements majeurs de cette étude : -22,5% des investissements dans l’animation en 2019 ! Il faut revenir à 2009 pour retrouver une baisse d’une telle intensité. Concrètement, les crédits passent de 7 394 332 à 5 730 531 €, soit 1,66 M€ de moins. Rappelons qu’en 2018, l’augmentation était de 7,08% et de 39,44% en 2017.

L’animation unitaire enregistre une baisse de 27,1% (424 014 € pour 28 projets) et la série de 22,11% (5,3 M€ pour 100 projets). Rappelons que les crédits des séries d’animation avaient augmenté de plus de 50% en deux ans.

15 collectivités ont apporté leur soutien en 2019 à 128 projets. Il est intéressant de souligner que le nombre de projets soutenus est en augmentation : 20 de plus qu’en 2018 ce qui impacte naturellement sur la moyenne de montant, passant de 68 466 € à 44 770 € – un recul de 34,6%.

Si les Hauts-de-France avait investi le plus fortement en 2018 (1,39 M€), elle revient à un niveau bien moindre en 2019 : 440 000 € « seulement » pour 8 projets. A l’inverse, le département de la Charente reprend la première place avec 1,24 M€ suivi par sa région de tutelle : 1,15 M€. Trois autres départements (Alpes-Maritimes, Haute-Savoie et Drôme) sont encore présents dans les soutiens.

Après un bond spectaculaire en 2018 de 116% des aides à l’écriture et au développement – unitaire et série confondus – 2019 marque le pas avec, cependant, une augmentation de près de 20% (785 000€). Inversement, les aides à la production baissent de 26,6% passant sous la barre des 5 M€. 

▲Top 5 Animation

CHARENTE : 1 247 000 (21 aides) / 59 381 € de moyenne
NOUVELLE-AQUITAINE : 1 149 300 € (25 aides) / 45 972 € de moyenne
AUVERGNE-RHÔNE-ALPES : 834 000 (16 aides) / 52 125 € de moyenne
HAUTS-DE-FRANCE : 440 000 € (8 aides) / 55 000 € de moyenne
RÉUNION : 325 880 € (4 aides) / 81 470 € de moyenne

Nouveaux médias : une stabilité des crédits à surveiller

13 collectivités ont contribué au soutien à 133 projets dits Nouveaux médias dont 11 régions et les villes de Paris et Toulouse pour un montant total de 2,91 M€. En 2018, la Corse et l’euro-métropole strasbourgeoise avaient apporté un soutien à 3 projets.

Si le nombre de projets aidés augmente de 10, les crédits baissent, pour leur part, de 2,2% après trois années de forte progression : +46,7% en 2016, +43,28% en 2017 et +40,9% en 2018. Les aides à l’écriture demeurent stables à 96 000 € tandis que les aides au développement progressent, elles, de 36,2% pour atteindre 575 500 €. Ce sont les aides à la production qui s’arrogent la part du lion avec 2,23 M€, en baisse tout de même de 9%.

Ces soutiens sont extrêmement volatiles et sont souvent le fait de projets singuliers qui ont un cycle irrégulier de production. Il conviendra de suivre attentivement les évolutions chiffrées des aides aux nouveaux médias qui, parfois, sont diluées dans d’autres secteurs : court métrage, animation, fiction.

▲Top 5 Nouveaux médias

HAUTS-DE-FRANCE : 953 500 € (32 aides) / 29 797 € de moyenne
ILE-DE-FRANCE : 770 000 € (11 aides) / 70 000 € de moyenne
GRAND-EST : 441 795 € (31 aides) / 14 251 € de moyenne
AUVERGNE-RHÔNE-ALPES : 172 500 € (10 aides) / 17 250 € de moyenne
OCCITANIE : 150 000 € (10 aides) / 15 000 € de moyenne